L’ancien patron d’Élite GSM, de nouveau jugé pour escroquerie au préjudice de Pixmania

Article paru dans La voix du Nord du 2 décembre 2019 – Par Lakhdar Belaïd

Le suspect assure n’avoir jamais lésé Pixmania. Selon lui, la plate-forme de ventes a été victime de bugs lors d’un rush d’achats de Noël et des conséquences de son placement en redressement judiciaire. Craignant de perdre leur argent, des clients auraient massivement réclamé des remboursements, précipitant la chute de Pixmania.

Il y a deux ans, l’ancien patron d’Élite GSM, installée à Roncq, fournisseur de téléphones portables vendus sur le web, cumulait les procédures.

Il y a deux ans, l’ancien patron d’Élite GSM, installée à Roncq, fournisseur de téléphones portables vendus sur le web, cumulait les procédures.

En mai 2017, il avait écopé de deux ans de prison. Face aux juges, Jérôme Bourg brillait par son absence et avait eu droit, par-dessus le marché, à un mandat d’arrêt. Cette fois, celui que les patrons de l’ancien site de vente en ligne Pixmania accusent d’avoir donné le coup de grâce à leur entreprise souffrante est bel et bien présent face aux magistrats lillois. Il y a deux ans, l’ancien patron d’Élite GSM, installée à Roncq, fournisseur de téléphones portables vendus sur le web, cumulait les procédures. Condamné en mai 2017, incarcéré en octobre de la même année, Jérôme Bourg sera finalement relâché un mois plus tard.

Célèbre plate-forme de vente en ligne, Pixmania n’est plus. « En 2015, Élite GSM représentait 25 millions d’euros de chiffre d’affaires, se défend maintenant Jérôme Bourg. Nous avons à un moment représenté la majeure partie de ses ventes . »

Plus de deux mille colis non livrés

Le parcours triangulaire entre Pixmania, Élite GSM et le client est maintenant connu. Un citoyen commande un article (ici un téléphone) sur le site de Pixmania. Une fois l’objet expédié par le fournisseur (ici Élite GSM), Pixamania transfère l’argent à ce dernier, ponctionnant une commission au passage. Le déclic de la machine à fric ? Élite GSM adresse à Pixmania la preuve de l’envoi du colis et quand celui-ci se perd, le client est remboursé par… Pixmania. Sauf qu’en décembre 2016, la plate-forme se retrouve face à 2 119 paquets non livrés. Ardoise : selon les calculs, entre un million et 740 000 €.

Comme des sociétés écrans ou des hommes de paille. Jérôme Bourg a profité des difficultés de Pixmania…

Déjà entre deux eaux, Pixmania boit la tasse. « Il y a des actes positifs d’escroquerie, martèle maintenant Julien Augais, son avocat. Comme des sociétés écrans ou des hommes de paille. Jérôme Bourg a profité des difficultés de Pixmania… » « À aucun moment, il n’y a eu volonté d’escroquer, contre-attaque le prévenu. Au 30 décembre 2016, sur 100 commandes, on en loupait 1,5. En moins de deux ans, nous avons vendu 170 000 articles ! En apprenant le placement en redressement de Pixmania, les clients ont réclamé leur argent… »

Avec Jean-Yves Moyart, son avocat, il s’évertue à décrire le fonctionnement du commerce en ligne, une sorte de jonglage à l’équilibre très précaire. Élite GSM dépendrait donc ainsi lui-même de fournisseurs mettant du stock à disposition tout en étant payé au fur et à mesure des achats. « Je n’ai pas 10 millions d’euros de trésorerie », résume l’homme d’affaires. Quatre ans et six mois de prison, dont 18 mois pour fraude fiscale, ont été requis contre Bourg. Délibéré le 19 décembre.

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